Dernier RP en halle: Nancy

https://www.youtube.com/watch?v=0v54uKg3kEo
(Les nancéens se sont enfermés dans léglise pour fuir les liseurs de pensées...L'athmosphère est pesante...Nad' vient de chanter une chanson pour calmer Bulle.)

Les yeux fermés, la chanson tourne en sa tête.
Sa mère est là, toute proche, elle sent la chaleur de sa main sur ses cheveux, ébourriffant ses boucles.
Les mots continuent à danser en sa tête, transformant son mal de tête en sérénade.

Quelques secondes passent mais en sa tête des dizaines de souvenirs défilent.
De son passé elle revoit les moments les plus pénibles, les épreuves sanguinaires, la fuite, le suicide de Bab'.
De nouveau le mal de tête cogne, comme un tambour.
Une voix la rappelle à la réalité.

Tu es fatiguée ?
De nouveau la lumière lui parvient, ses yeux s'entrouvent et sa tête se tourne.
Bulle est à coté, elle l'avait presque oubliée, comme les autres.
Elle lui sourit se voulant rassurante, elle même pourtant inquiète du flou dans lequel elle se trouve.

Elle regarde près de la fenêtre la petite troupe, dehors le cri retenti toujours.
Dans l'ombre près de l'effigie d'Aristote l'ombre réapparait.
Elle ouvre de grands yeux et sans un mot se lève, se dirigeant vers la statue.
Un courant d'air parcourt l'édifice, comme dans un souffle le murmure lui parvient
Tit'ange....Viens...Il est l'heure, je t'attends.

Cette voix, elle lui avait tant manqué, elle ferme les yeux un instant.
Le courant d'air se fait plus frais, presque glacial, dans son dos une légère suée la fait frémir, son front commence aussi à perler.
La fièvre est revenue, elle qui pensait l'avoir soignée.
Je délire par tous les saints, je....je...
Elle se parle à elle même, oubliant le monde autour d'elle.
Sur sa peau cette sensation revient, cette caresse...
C'est comme s'il était près d'elle, elle sent son étreinte, se souvient.
A nouveau ce murmure:
N'aies pas peur, viens, nous sommes tous là.
D'autres voix l'appellent, elle les entend tous.
Allez viens tu vas voir, c'est ce que nous pensions, ce que nous imaginions, nous t'attendons.

Un instant de ce qu'elle croit être un moment de lucidité.
LE mal est en elle, elle ne peut pas rester là, il lui faut quitter cette ville maudite, chasser les voix.

Sans même un regard aux autres, essuyant son front fiévreux elle retourne dans le cloitre, ouvre la grande porte et monte sur sa jument, partant au galop, laissant l'agitation Nancéenne loin.

Dans quelques heures elle serait morte, mais ne le savait pas encore.
Le mal qu'elle soignait comme un rhume était en fait plus important. La fièvre doucement allait faire son oeuvre et ce qu'elle pensait être divagation n'était qu'appel de ses amis défunts, prêts à l'accueillir.

Le malheur qui se perpétue produit sur l'âme l'effet de la vieillesse sur le corps, on ne peut plus remuer, on se couche.