Quelque part sur une route...La fin...
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Quelque part sur une route...La fin...
Admin Lun 6 Avr - 16:11
[/i]
Sa course l'avait menée loin, sur des chemins inconnus quelque part au nord est de l'empire, loin de tout.
Pendant deux jours elle ne s'était arrêtée que pour reposer la jument, quelques heures par ci par là.
Son front était toujours aussi chaud mais le tambourinement avait cessé, les voix elles étaient toujours là.
Bien trop fatiguée elle dût se résigner à s'arrêter dans une auberge, perdue, au milieu de nulle part. Quelques autres voyageurs se trouvaient aussi là.
L'aubergiste, une petite dame toute rondelette, l'avait reçue avec gentillesse, s'inquiétant de sa pâleur et la menant dans une chambre.
Ce soir là, près du feu, la blonde se laissa aller, confiant sa vie à une parfaite inconnue, n'omettant aucun détail.
De sa vie et de son entrainement militaire, de sa mère tuée par son propre père. De cette sensation étrange lorsque la lame de la dague entrave les chairs d'un autre, de la chaleur du sang sur ses doigts, de cette peur, de ce craquement définitif en son coeur.
Pourtant elle lui raconta cela comme une histoire féérique, sans jamais un trémolo dans la gorge, comme une histoire fantastique. L'aubergiste à coté écoutait, sans rien dire, se contentant de fixer les flammes comme Nad' le faisait en son récit.
L'heure tardive rendait la bâtisse silencieuse, juste ces murmures, bribes d'une vie, contée uen dernière fois.
Elle parla ensuite de son changement de vie, de Montélimar et de ces gens devenus amis. Il y en avait tellement qu'elle ne pouvait les citer, ils étaient passés en sa vie à un moment quelconque, en avaient fait des moments de plaisir, des moments qui ne s'oublient jamais.
Mais comme toute histoire, celle ci eu une fin...Une fin causée par cet homme.
Sa venue était annoncée par les anciens, ils en riaient mais se tardait. A cette époque j'entretenais une relation avec Fredido, qui m'abandonnait pour ses charges comtales tandis que mon mandat municipal me pesait.
Je me demandais comme tous qui pouvait être cet homme, sa réputation en revanche le devançait, je me voyais déjà le détester.
Il est finalement arrivé, ancien montilien les anciens l'accueillirent avec plaisir. Pour ma part je n'y prêtais que peu attention, jusqu'à le rencontrer plus fréquemment en taverne.
Cet homme m'a simplement appris l'amour.
Elle s'était tue un instant, cette fois ci sous le coup de l'émotion puis avait repris, d'un ton las
Il a été cette merveille en ma vie, cet homme était de ceux qui ne laissent indifférents. J'ai connu avec lui les plaisirs de l'amour mais aussi les plaisirs de la vie, être libre...Je me suis aperçue à ses côtés que malgré ce caractère d'indomptable je m'étais moi même cloitrée en une cage dorée. Certes mes amis comptaient, mais cette autarcie ne pouvait nous être bénéfique.
Avec lui j'ai donc tout quitté, découvrant les routes...
Elle conta ses voyages, ses découvertes, leurs rires, leur passion quotidienne, puis cette dispute, son départ. Elle décrivit ensuite la missive qui lui avait appris ce suicide, sur leur plage.
Elle décrivit ensuite la longue abyme dans lequel elle tomba, levant parfois les bras, remontant quelques mètres, avant de retomber, inlassablement, jamais vraiment heureuse.Mais c'est bientôt fini je crois, l'agonie se termine enfin.
L'aubergiste tenta de la rassurer en lui proposant de la soigner mais Nad' refusa.
Je crois qu'il est temps de laisser le destin se faire, mais je les entend, ils sont tout près, ça ne va plus tarder.
L'aubergiste frissonne, dehors le soleil laisse entrevoir quelques rayons, le coq se met à chanter.
Je voudrais voir un dernier coucher de soleil et je dois leur dire adieu.
Oui allez y l'air frais vous fera du bien vous verrez, je vous prépare un petit déjeuner et nous appelons le médicastre, vous verrez tout va s'arranger.
[i]De nouveau elle caressa sa main avant de la laisser rejoindre le jardin.
L'air était frais, mais avec sa fièvre cela lui fit du bien. Doucement elle s'installa sur le banc, sortant de quoi faire une missive de sa besace.
Sa course l'avait menée loin, sur des chemins inconnus quelque part au nord est de l'empire, loin de tout.
Pendant deux jours elle ne s'était arrêtée que pour reposer la jument, quelques heures par ci par là.
Son front était toujours aussi chaud mais le tambourinement avait cessé, les voix elles étaient toujours là.
Bien trop fatiguée elle dût se résigner à s'arrêter dans une auberge, perdue, au milieu de nulle part. Quelques autres voyageurs se trouvaient aussi là.
L'aubergiste, une petite dame toute rondelette, l'avait reçue avec gentillesse, s'inquiétant de sa pâleur et la menant dans une chambre.
Ce soir là, près du feu, la blonde se laissa aller, confiant sa vie à une parfaite inconnue, n'omettant aucun détail.
De sa vie et de son entrainement militaire, de sa mère tuée par son propre père. De cette sensation étrange lorsque la lame de la dague entrave les chairs d'un autre, de la chaleur du sang sur ses doigts, de cette peur, de ce craquement définitif en son coeur.
Pourtant elle lui raconta cela comme une histoire féérique, sans jamais un trémolo dans la gorge, comme une histoire fantastique. L'aubergiste à coté écoutait, sans rien dire, se contentant de fixer les flammes comme Nad' le faisait en son récit.
L'heure tardive rendait la bâtisse silencieuse, juste ces murmures, bribes d'une vie, contée uen dernière fois.
Elle parla ensuite de son changement de vie, de Montélimar et de ces gens devenus amis. Il y en avait tellement qu'elle ne pouvait les citer, ils étaient passés en sa vie à un moment quelconque, en avaient fait des moments de plaisir, des moments qui ne s'oublient jamais.
Mais comme toute histoire, celle ci eu une fin...Une fin causée par cet homme.
Sa venue était annoncée par les anciens, ils en riaient mais se tardait. A cette époque j'entretenais une relation avec Fredido, qui m'abandonnait pour ses charges comtales tandis que mon mandat municipal me pesait.
Je me demandais comme tous qui pouvait être cet homme, sa réputation en revanche le devançait, je me voyais déjà le détester.
Il est finalement arrivé, ancien montilien les anciens l'accueillirent avec plaisir. Pour ma part je n'y prêtais que peu attention, jusqu'à le rencontrer plus fréquemment en taverne.
Cet homme m'a simplement appris l'amour.
Elle s'était tue un instant, cette fois ci sous le coup de l'émotion puis avait repris, d'un ton las
Il a été cette merveille en ma vie, cet homme était de ceux qui ne laissent indifférents. J'ai connu avec lui les plaisirs de l'amour mais aussi les plaisirs de la vie, être libre...Je me suis aperçue à ses côtés que malgré ce caractère d'indomptable je m'étais moi même cloitrée en une cage dorée. Certes mes amis comptaient, mais cette autarcie ne pouvait nous être bénéfique.
Avec lui j'ai donc tout quitté, découvrant les routes...
Elle conta ses voyages, ses découvertes, leurs rires, leur passion quotidienne, puis cette dispute, son départ. Elle décrivit ensuite la missive qui lui avait appris ce suicide, sur leur plage.
Elle décrivit ensuite la longue abyme dans lequel elle tomba, levant parfois les bras, remontant quelques mètres, avant de retomber, inlassablement, jamais vraiment heureuse.Mais c'est bientôt fini je crois, l'agonie se termine enfin.
L'aubergiste tenta de la rassurer en lui proposant de la soigner mais Nad' refusa.
Je crois qu'il est temps de laisser le destin se faire, mais je les entend, ils sont tout près, ça ne va plus tarder.
L'aubergiste frissonne, dehors le soleil laisse entrevoir quelques rayons, le coq se met à chanter.
Je voudrais voir un dernier coucher de soleil et je dois leur dire adieu.
Oui allez y l'air frais vous fera du bien vous verrez, je vous prépare un petit déjeuner et nous appelons le médicastre, vous verrez tout va s'arranger.
[i]De nouveau elle caressa sa main avant de la laisser rejoindre le jardin.
L'air était frais, mais avec sa fièvre cela lui fit du bien. Doucement elle s'installa sur le banc, sortant de quoi faire une missive de sa besace.
Dernière édition par Admin le Lun 6 Avr - 16:48, édité 2 fois
Admin- Admin
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Date d'inscription : 09/12/2008 -
Re: Quelque part sur une route...La fin...
Admin Lun 6 Avr - 16:13
Sa main posa la plume dans l'encrier avant de retomber près du parchemin.Mes chers amis, chers frères, chère soeur,mes petits fillots, le temps me manque pour me confier à chacun d'entre vous, je suis trop lasse pour y arriver, pardonnez moi donc de cette dernière missive qui vous est à tous consacré.
Il n'est pas un temps où vous avez quitté mon coeur, toujours, en chaque lieu parcouru, en chaque village visité, vous étiez en fait surement ce seul lien qui me raccrochait à la vie.
Je ne garde en souvenirs pour ces dernières heures que nos bons moments, Lady, Fhar, Tilou, nos bêtises en taverne. Ces fous rire que je n'ai plus trouvé loin de vous, ces plaisirs qui n'en étaient pas vraiment car sans vous.
Qu'avons nous fait ou plutot qu n'avons nous pas fait? Bien plus qu'une famille, des amis, des confidents...
Mes seuls regrets seront de ne voir pousser vos descendances, ces valeurs que nous protégeons, les voir grandir en eux aurait été un réel plaisir pour une tante telle que moi.
J'aurais tant à vous dire mais les mots sont parfois inutiles...
Phélim et Ald, mes petits fillots, vous n'aurez point eu longtemps à me supporter en marraine, heureusement vous avez eu le temps avant.
Petit rustre, petite demoiselle, je n'aurais jamais pensé vous voir me demander un jour d'être votre marraine.
Toi ma demoiselle, si posée, si pragmatique, ces petits moments où tu as su faire disparaitre mon coté sauvageonne, ces larmes que tu as réussi à extorquer à mes yeux...Merci, comme une bouffée d'air tu as su faire sourire une âme bien défraichie.
Toi mon ours, mon rustre si ronchon et pourtant si réfléchi, ne change surtout jamais, si ce n'est ton mode de rangement. Ne plus te mordre me manquera, tu permettais à mon vieux coeur de palpiter sous ta rugosité, l'énervement m'ayant surement gardé en vie de longs mois grace à toi. Mais cesse s'il te plait de penser les politicards gentils, mords un peu plus, papillonne un peu moins...Et fous la paix aux religieuses...
Sur ces quelques mots je vous laisse, je serai là haut à vous veiller...
Je vous aime tous et vous embrasse une dernière fois.
PS: Caprice sera ramenée à Appolline, cette saleté de jument n'a jamais été si douce qu'avec cette petite, bien que je comprenne au fond pourquoi...
Ces quelques lignes lui avaient pris du temps, le soleil avait émergé pour moitié, dispersant ses rayons sur la vallée.
Ses yeux une dernière fois avaient caressé le paysage, un dernier paysage, calme, serein.
Un rayon vint réchauffer son visage.
Le murmure se fit entendre. Tit'ange...
L'aubergiste la trouva ainsi, souriante, le regard vers le ciel. Lui fermant les yeux elle se signa et prononça une prière.
On aurait pu chanter ceci:
Elle disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Le matin où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Admin- Admin
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